La semaine passée marquait un rendez-vous attendu par les forces de l’ordre, avec le Falungong, un an jour pour jour après le bannissement de ce « club de gymnastique sectaire » : Toute la semaine, place Tian An Men, fut ponctuée d’au moins 200 arrestations/jour.
Le pic du défi fut atteint le mercredi matin 19/07, jour de la visite du Président Vladimir Poutine : plus de 100 adeptes furent arrêtés en moins de 10 minutes, en une manifestation concertée. Le traitement des appréhendés est compliqué par leur discipline : concentrés dans un stade à l’ouest de Pékin, presque tous refusent de s’identifier !
Par rapport aux crues de 1998, celles de cet été apparaissent sensiblement moins destructrices. A même époque il y a deux ans, la Chine annonçait 800 morts, contre 564 aujourd’hui.
Au Nord, la canicule sous le bruit de fond lancinant des sauterelles, contraint de plus en plus de villes et de campagnes à rationner l’eau aux foyers et aux industries, comme dans le Shanxi, le Heilongjiang et le Shandong, où 38 villes souffrent de coupures quotidiennes.
Une bonne nouvelle : suite aux efforts de la Yangzi River Water Resources Commission (YRWRC), le Fleuve Jaune, à sec chaque été depuis 1991 (sur 700km l’an passé) coule depuis novembre tout le long de son cours.
La nouvelle ne vient pas de Washington, mais de Shanghai : Yishi Law Firm, cabinet d’avocats influent dans la capitale économique, réclame une révision de la loi, spécifiant le droit du suspect à garder le silence en interrogatoire.
Cette demande inspirée de la pratique américaine (la « Miranda Rule ») imposant au policier de lire ses droits au suspect avant de l’interroger, vise à réduire la violence en commissariat, suite à un certain nombre de cas récents.
Jusque là, l’absence d’aveux était vu comme un facteur aggravant, au nom du principe juridique traditionnel tanbaicongkuan, kangjucongyan (« clémence aux aveux, sévérité aux muets »).
A ce concept, les avocats opposent celui de la Convention des Nations Unies sur les Droits Civiques et Politiques Individuels, à laquelle la Chine adhère depuis 1998.
La Chine à son tour compte ses hooligans. A Xian (Shaanxi, 15/07), furieux d’un match nul désastreux pour son équipe suite à un arbitrage contestable, des milliers de supporters ont affronté la police pendant cinq heures, et attaqué les véhicules des fans de l’équipe adverse, de Chengdu (Sichuan).
La riposte des autorités a été sévère : si les huit fans de Xian arrêtés pendant l’émeute ont été relâchés, la CFA (China Football Association) a taxé le club du Shaanxi de 100.000Y, et lui a interdit sine die de jouer tout match « a domicile ».
Dans toutes les provinces, des comités nationaux (dépêchés par le Conseil d’Etat) ou locaux, inspectent mines, usines, moyens de transport et lieux publics.
La raison : la série d’accidents meurtriers des semaines passées. Parmi ceux-ci, l’explosion d’une usine pétrochimique dans le Shandong (2/07, 10 morts), le coup de grisou dans une mine de charbon de Qujing, (Yunnan, 2/07, 12 morts), la destruction d’usines de pétards à Jiangmen, (Guangdong, 30/06, 32 morts) et Dianchang (Chongqing, 30/06, 10 morts), sans compter toutes les catastrophes routières ou fluviales, qui rien que dans le Sichuan, ont causé 3394 morts au 1er semestre.
Tentant d’analyser le processus de ces accidents, la State Economic and Trade Commision (SETC) vient de conclure une enquête in situ entre Sichuan, Hubei, Guangdong et Chongqing. Sa conclusion est formelle : loin d’être dus aux intempéries ou à la malchance, la grande majorité des incidents mortels proviennent de défaillances sécuritaires : disposition irrationnelle des ateliers d’explosifs, utilisation de matériaux inflammables pour la décoration, règles et équipements préventifs dépassés.
Sommaire N° 26