Les 7-9 juillet, 3,9M de lycéens ont affronté le plus dur moment de leur vie : le dakao, concours national, qui leur ouvrait 1,3M de places en universités.
Aux lauréats, la carrière sera toute tracée, vue la vive demande en matière grise diplômée. Les autres, les deux tiers n’auront le choix qu’entre entrer en fac privée – à prix d’or et sans diplômes reconnus – ou bien rejoindre la piétaille du marché de l’emploi non qualifié.
La tension des derniers jours fut à son comble, et le thermomètre entre 30 et 40°C n’arrangea rien.
Tout Pékin, durant le dakao, vécut "sous silence" : tangos, gymnastiques et tambourins de plein air étant interdits sous peine d’amende. Les pharmacies épuisèrent leur stock de vitamines, toniques et stimulants. Les climatiseurs virent fuser leurs ventes.
A l’extérieur des centres d’examens (qui selon la règle, offraient au moins 4 ventilateurs par salle), 17 bus accueillirent chacun 90 potaches par demi-heure et leur désembuèrent le cerveau, dépolluèrent les bronches par inhalation d’oxygène (même service dans les hôpitaux, à 42Y/h), cependant que des psys réconfortaient les désespérés, à la sortie.
La nouveauté, tint au fort soutien offert par les sites internet, devenus compagnons virtuels de bachotage : Eetoday, Sohu et autres présentèrent des questions types d’examen (avec corrigés), l’inventaire des places dans telle fac, au bénéfice quotidien de milliers de « pianoteurs » nerveux.
La veille du concours, on vit les parents faire la seule chose encore en leur pouvoir : visiter, qui temple bouddhiste, qui église chrétienne (ou les deux, c’est plus sûr), pour y prier, brûler l’encens, et lire l’avenir!
NB : A Shanghai, les places, à 63.000, augmentent de 15%. A Pékin, les 270.000 places de l’an 2000, seront 480.000 en 2005. L’université, goulet d’étranglement du système, commence à recevoir les moyens de faire face à la demande !
Sommaire N° 24