Petit Peuple : Meurtre à l’unité de travail

• C’est un drame de roman noir, ou de pays noir. Le 26/03 à Jiangyou (Sichuan), Mme Liao, professeur au collège d’une entreprise d’état, était retrouvée égorgée à son domicile, et sa fille de 13 ans étranglée avec le cordon du téléphone qu’elle avait tenté d’utiliser.

La scène ressemblait à un cambriolage ayant mal tourné. Longtemps, la police tourna en rond dans cette société confinée, entre l’usine, le lycée et les centaines d’appartements dans les mêmes murs.

Les langues finissant par se délier, les soupçons se portèrent sur Huang Gang, un adolescent de 14 ans : il avait lavé ses vêtements dans les heures suivant le crime, il était le souffre-douleur notoire de l’enseignante, et ses notes avaient remonté en flèche avec le nouveau maître. Détail sans doute unique dans les annales, le jeune résista 77 jours aux interrogatoires, reconstitutions, et même aux passages multiples au détecteur de mensonges.

Jusqu’au jour où un inspecteur plus psychologue que d’autres finit par lui arracher ses aveux : Quinze mois plus tôt, Mme Liao l’avait traité de bon à rien, ajoutant qu’il n’arriverait "qu’à faire cuire des  "mantou" (pain à la vapeur) toute sa vie". Faire des "mantou", c’était le métier de son père, cuistot à la cantine. Il fallut quinze mois au jeune Huang pour peaufiner son acte halluciné, de vengeance de l’honneur de son père.

 Il risque la peine de mort : il le savait, il l’a avoué par la suite, s’étant donné la peine de lire, à son âge, un manuel de droit pénal.

C’est ce qu’on appelle, en chinois :  woxinchangdan "goûter de la bile, couché sur du bois mort" (ruminer sa vengeance!)

 

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