Editorial : Zhu Rongji, l’Européen

Le voyage du Premier Ministre Zhu Rongji en Europe de l’Ouest (27 juin/11juillet) répond à une symétrie soigneusement soupesée au sein du Parti Communiste Chinois.

En mai, Jiang Zemin, le n°1, avait « fait » le Proche Orient. L’avait suivi Li Peng, le n°2, (qui vient d’achever une mission à travers l’Europe de l’Est et l’Asie Centrale). Zhu le n°3, part à présent pour l’Allemagne, l’Italie, le Bénélux et la Bulgarie: la hiérarchie politique est respectée.

Cette mission permettra d’affiner l’accord sino-américain (une session est prévue à Bruxelles avec le Président de la Commission européenne, Romano Prodi, et le responsable du dossier, Pascal Lamy).

A Rome, une audience est probable avec le Pape, Jean Paul II qui serait (Zhu vient de le suggérer) bientôt invité en Chine : la normalisation est proche, avec pour conséquence, la fermeture de la Nonciature Apostolique à Taibei.

A l’aube de sa mission, Zhu a accordé une rare série d’interviews des 4 pays hôtes. Une manière de remettre en parité diplomatique avec les Etats-Unis, l’Europe, jusqu’ alors jugée moins prioritaire.

Zhu a peut être voulu aussi rehausser sa propre image à l’étranger, un peu ternie en 2000 par des prises de position conservatrices. Toutefois, ici, sa marge de manoeuvre est mince. Historiquement, se montrer proche d’une sensibilité occidentale, n’a jamais été payant pour un leader chinois.

De plus, Zhu a déjà clairement explicité cette année, quel serait son choix, s’il devait opter entre sa popularité occidentale et sa fidélité au Président : pour ce dernier, dont sa survie politique dépend.

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
0 de Votes
Ecrire un commentaire