Trois incidents de ces derniers jours se répondent en jeu de miroir, pour évoquer un phénomène en pleine progression: la violence:
[1] Couturière de campagne, Mme Zhang, montée à Dongguan (Canton) voir sa mère, fut accusée le 31 décembre de vol à l’étalage (d’un paquet de ginseng d’une valeur de 72Y) dans un supermarché Aijia: au couperet, les vigiles lui tranchèrent quatre doigts d’une main – ignorant ses protestations d’innocence et le fait qu’elle fût enceinte de sept mois (le magasin a transigé pour un dédommagement de 200000Y – l’agresseur est en fuite).
[2] à Ganyu (Jiangsu), pour atteindre les objectifs, les « percepteurs » rédigeaient les déclarations des villageois à leur place. Ainsi, à Fan, le revenu moyen était estimé à 2340Y/an, au lieu des 534Y de budget réel (/an) de ces indigents citoyens. Puis ils « percevaient », sans états d’âme, usant de menaces, sévices, saisies. Le 11 janvier 1999, Li Dacheng, l’instituteur famélique, en est mort, bastonné.
[3] A Taiyuan (capitale du Shanxi), c’est l’inverse: 22 huissiers de justice, venus procéder à une confiscation sur le site d’un centre de distribution de houille, furent copieusement rossés à dix contre un, par les mineurs…
Violence de faits de magasins contre clients, de petits cadres contre peuple ou vice versa… Paradigme d’une société à la croissance en panne, ses espoirs de mieux-être avec elle, et qui se replie en un fortin froid et bien connu hier : l’esprit kuhaihuozhe, « survivant dans la mer amère« , système de survie où le danger est partout et l’altruisme, nulle part.
Sommaire N° 2