A la loupe : Kim Jong-il, Pékin – la réconciliation!

En 1994, après la mort de Kim Il-sung son père, Grand Leader de la Corée du Nord, Kim Jong-il, (le "cher leader") avait entamé avec la Chine une brouille de longues années, considérant comme une "trahison au socialisme", la normalisation entre Pékin et Séoul.

Cette phase s’est symboliquement achevée en mars 2000, quand Jong-il fit une apparition remarquée à l’ambassade de Chine, dans sa capitale Pyongyang.

Transformant l’essai, Kim vient d’effectuer un voyage secret, son premier à l’étranger depuis 1983, par train spécial, à Pékin

(30-31/05), accompagné de 50 à 60 hauts cadres. Il y a rencontré Jiang Zemin et "d’autres membres du Bureau Politique", et a visité Legend, la plus grande entreprise de PC du pays.

Cette normalisation permettra d’augmenter l’aide chinoise à ce petit pays en pleine famine. Aide alimentaire (riz, essence pour tracteurs), mais aussi industrielle, de reconstruction : Legend pourrait, par exemple, créer une usine en Corée, profitant d’une main d’oeuvre éduquée et à bas salaire. La visite aura aussi permis de discuter le retour des 100 à 200.000 coréens en Chine, en camps après avoir fui la disette.

Il s’agit aussi de passer un message aux autres pays du monde : Kim, enfin détenteur des rênes du pouvoir, est prêt à rompre les

50 ans de superbe isolement. Kim a demandé à Pékin son appui, dans le sommet historique entre lui et le sudiste Kim Dae-jong

(10-12/06, Pyongyang).

Enfin, pour Pékin, tirer la Corée du Nord vers le monde, est profitable : cela démontre la capacité d’évolution du socialisme mondial, la viabilité de la politique d’ouverture chinoise, tout en ôtant aux Etats-Unis un argument (le "bellicisme" de Pyongyang) pour déployer sur l’Asie un réseau de satellites anti-missiles Theater Missile Defense, dont la Chine ne veut en aucun cas!

 

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