Après la réforme de la Sécurité Sociale, débute celle du système hospitalier, en pleine sclérose dans son moule d’un demi-siècle.
Ministre de la santé et Administration nationale des médicaments viennent d’annoncer la division des milliers d’hôpitaux du pays, en deux classes :
1. ceux à l’ancienne, majoritaires, non lucratifs, poursuivront, avec deux changements : ils recevront des aides, pour remplacer leurs revenus en ventes (désormais interdites) des médicaments, qui procurent pour l’instant 50 à 80% de leurs revenus
(d’où : tentation de sur prescription et tarifs abusifs).
2. ceux commerciaux, seront indépendants, libres de leurs tarifs et imposables. Cette innovation vise l’introduction de la concurrence dans le système des soins : avec son assurance santé à points, le patient peut choisir son hôpital. Elle veut aussi redéployer les centres de soin là où ils font défaut : à la campagne!
Autre réforme, promue par le Ministère de la Santé et le Moftec (Ministère de la Coopération Economique et Commerciale) :
au 1er juillet, tout investisseur étranger (hôpital, groupe pharmaceutique…) pourra établir son hôpital en Joint Venture.
Classés "commerciaux", ces centres doivent apporter des outils médicaux absents en Chine, avoir au moins 30% d’investissement local, pour un montant ministériel de 2,4MUSD. La durée de la Joint venture ne peut dépasser 20 ans. Règles pouvant souffrir des exceptions dans l’Ouest, moyennant permis spécial des deux ministères.
A noter que sur les 200 hôpitaux en Joint venture en place, les 60% fonctionnant sans licence, seront fermés, ou priés de se régulariser.
De cette réforme, le but final est de baisser les coûts des soins : multipliés par 28 depuis 1980, ils sont inaccessibles pour beaucoup de gens, engendrant un gâchis entre des dizaines de milliers de lits vides d’un côté, et de l’autre, des millions de patients préférant baisser les bras face à leur mal!
Sommaire N° 19