A peine retourné du Moyen-Orient, le Président Jiang a passé 8 jours entre Jiangsu, Zhejiang et Shanghai – son fief – s’y retremper à un moment crucial. Pas vraiment par hasard, la métropole du Yangtzé, au même moment, soutient pour lui l’idée d’un 3ème mandat (2002/ 2007), pour éviter, dit on, une "effective" politique de reports des subsides vers l’Ouest, contraire aux intérêts shanghaïens.
Cette mission a un thème – fil rouge de la carrière de Jiang Zemin comme Président ET Premier Secrétaire : le Parti. Il faut enrayer sa ruine, le faire gagner en "compétence" (=intégrité), en loyauté, le renforcer dans les Entreprises d’Etat, l’introduire dans les firmes privées. Depuis 1995, Jiang avait déjà alloué des crédits massifs pour la renaissance de 10aines de milliers de cellules dans les villages.
La repolitisation du privé entraînerait un recul des pouvoirs du patron-propriétaire, et de la compétitivité dans l’OMC. Croisade obsolète, nécessaire pour assurer une victoire du Président, face à sa seconde guerre de succession : la sienne propre, après celle de Deng, qu’il avait remportée haut la main!
C’est à cette lumière qu’il faut lire les candidatures de Pékin et Shanghai, aux JO de 2008 et à l’Exposition mondiale de 2010 : afin de renforcer sa popularité, on fait feu de tous bois pour rehausser l’image du pays dans le monde.
En dessous de lui,
1. deux hommes en lutte de moins en moins latente : Hu Jintao, vice Président, et Zeng Qinghong, patron de l’administration centrale, qui sont l’ancien et le nouveau favoris du maître du pays;
2. un allié fidèle et éteint : Zhu Rongji, qui prétend "préparer sa retraite", en 2003 comme professeur à l’université Qinghua.
3. En retrait, un homme ose dauber les "finasseries idéologiques" du moment : Li Ruihuan, Président de la Conférence Consultative Politique de la Chine Populaire.
En somme, la vie politique, au sommet, peut se résumer en deux traits de pinceau, et une ombre: une succession à "ficeler", des rivalités d’appareil, et pas d’opposition, mais…
Sommaire N° 17