Petit Peuple : Amours en braises et en fumées

• Depuis des millénaires en Chine, l’être aimé, à sa mort, reçoit un "viatique" sous forme d’êtres ou objets de papier, qui passent dans l’au-delà une fois flambés d’une allumette, afin d’agrémenter son voyage éternel.

Le renouveau, en cette pieuse pratique, nous vient du Sud (Dujun, Guizhou) et du Nord (Harbin, Heilongjiang), où les héritiers ne se satisfont plus, pour leurs décédés, des bibelots d’antan. Au rencard, le jeu de Mahjong et la canne à pêche. Ringards aussi, la voiture de sport, le frigo ou la TV couleur. Quand aux vaches ou chevaux de papiers, ils ne provoquent plus que des haussements d’épaules méprisants. La dernière mode (attestée par les vendeurs d’objets funéraires aux portes des temples) part du principe qu’après une vie d’ennui à trimer sans plaisirs, on a droit, dans la mort, à des compensations.

Ce que l’on brûle désormais dans ces villes, non sans plaisir équivoque, est une  ernai (littéralement "2ème poitrine"): maîtresse de papier, transcription dans l’au-delà d’Extrême Orient, des poupées gonflables de l’Occident! Presse et autorités dénoncent, impuissantes, la pratique superstitieuse!

 

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