Le feu vert à un 2d chantier géant (après le Barrage des 3 Gorges), le gazoduc Xinjiang-Shanghai, peut s’expliquer par le sommet de l’ OPEP à Vienne (27/3): à 1M/baril/jour, le réajustement du quota qu’on en attend (+5%) ne permettra pas de refaire les réserves mondiales ni d’amorcer une baisse significative du prix, 27USD/b, frein à la croissance. Toujours plus importatrice, la Chine, doit diversifier ses sources d’énergie: le gaz, qui n’entre dans sa consommation que pour 2% en 2000, doit quadrupler son taux d’ici 2010!
L’addition est à la mesure des ambitions: 14,5 MMUSD pour l’ouvrage, qui doit convoyer vers la mer 12MMm3 /an de GNL (sur les 419 MM prouvés du gisement du Tarim, qui passeront à 1000MM d’ici 2005).
Au Gouvernement, un Groupe a été nommé, dirigé par le vice-ministre Zhang Guobao (dans l’espoir de maîtriser niveau technique, sécurité et transparence financière, ce qui n’est pas acquis).
Sur le terrain, le décompte est lancé:les provinces doivent préparer le terrain géophysique (expropriations), technique (société de distribution), et financier (intégration de cette source d’énergie nouvelle). Le Xinjiang doit assurer l’accessibilité de 300MM m3 d’ici déc.
Et l’étranger? Il sera sélectionné par appel d’offres, seul capable d’assurer et financer un tel projet à si court terme (inauguration prévue pour 2003).Il recevra des avantages fiscaux, et peut-être surtout des parts du marché chinois, par exemple, en achetant, comme le fait BP-AMOCO, des parts de PetroChina qui se présente en Bourse de New York.
Ainsi, ce projet apporte dans l’histoire chinoise une double et forte rupture:
[1] il s’associe au plus gros transfert de bien public chinois à l’étranger, et
[2] il constitue la première brèche dans le monopole public pétrolier du pays.
Sommaire N° 11