A la loupe : La bicyclette déraille

L’image d’Epinal de l’industrie chinoise est cel-le du vélo, ce fameux "ye olde Raleigh" increvable et démodé, cloné par des marques comme Flying Pigeon (Tianjin) ou Phoenix (Shanghai) à 200 M d’exemplaires, en vaillant service à travers les fondrières du pays.

Pourtant, le vélo est en chute libre, frappé par l’obsolescence des usines et la concurrence de l’étranger (tel le taiwanais Giant, via sa JV à Canton).

On vient d’en avoir une idée en Foire de Shanghai. Durant ce rituel rendez-vous de Printemps, Forever a vendu pour 1MUSD. En 1999, il avait produit 1M de cycles, dont 300.000 exportés (10MUSD).

Cache misère: l’usine n’a tourné qu’à 1/3 de sa capacité, en dépit de nouveaux modèles, pliants, VTT à amortisseurs etc.

Problème n°1 apparent : les dettes triangulaires, entre fournisseurs, producteurs et acheteurs. L’absence de cash empêche le groupe d’investir dans l’innovation.

Pour le 1er semestre 1999, Forever annonce, pour la 3ème année, des pertes (près de 200 MY sans parler de 100 MUSD de dettes). Ce, en dépit de sa cotation en Bourse de Shanghai (le 15/03, ses titres A et B étaient en hausse, allez savoir pourquoi).

Phoenix le cousin germain shanghaien se porte un peu mieux, exportant 50% de sa production en 1999 (pour 60MUSD), et enregistrant un meilleur score durant la foire (3MUSD) : question de conjoncture, les pays voisins (Japon!) commencent à racheter.

Sur le marché intérieur, la question de fond n’est pas abordée : avec la pollution et la priorité absolue donnée dans les villes à l’automobile, le vélo, comme moyen de transport, est dépassé – d’autant que les distances vers le travail, l’école etc. se rallongent.

Tandis que sa vocation revisitée en Occident, comme outil de détente et de sport, n’est pas encore valorisée en Chine: les grands groupes doivent encore, pour survivre, faire leur mue!

 

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