Faisant le bilan de ses 12 mois de mandat de 1er Ministre, Zhu Rongji a confirmé -sans surprise – le coût pour la Chine de la crise financière asiatique:un objectif de croissance en baisse de1% pour 1999 (7%),et 18,5MMUSD de déficit budgétaire (+56%).
L’Assemblée nationale populaire (APL) sera le premier perdant: sa dotation, pour 1999, sera de 12,7 MM USD (hausse de 12,6%, moins qu’en 1998). Ceci, malgré l’abandon, en décembre, de ses 20 000 EE, dont certaines très profitables : l’armée perd sur tous les tableaux, et si les chiffres ne mentent pas, on voit mal comment , «notre nouvelle grande muraille» pourrait poursuivre sa montée en puissance, avec Taiwan dans le collimateur!
Zhu Rongji a une fois de plus surpris, dans son exposé de 2h30, par son ton factuel, sans complaisance (y-compris, pour lui-même). Il introduit dans le discours officiel des mots nouveaux (quoique bien connus de la rue) comme «mafia».
L’idéologie est traitée distraitement et peu convaincante: (Deng Xiaoping cité trois fois, Mao Zedong et marxisme-léninisme, une fois, Jiang Zemin lui-même, quatre)…
A l’inverse, la corruption, sur laquelle le Président avait demandé d’être discret, est au coeur du discours, avec démontage systématique des rouages, notamment en matière de chantiers publics ou de vente de PMEE, et -sans doute- une critique implicite au travail de contrôle de son prédécesseur, Li Peng.
Au chapitre «remèdes», Zhu n’en a qu’un, son paquet de réformes de 1998, précisé et renforcé par l’expérience: assainir l’administration, les entreprises d’Etat (EE), l’APL, les provinces.
Pas (encore) le PCC: Zhu y pense (il l’a dit l’an passé), mais c’est trop tôt, et de toute manière, la réforme, pour Zhu, n’est pas affaire de philosophie mais de gestion: c’est dans ce refus de l’aventure démocratique que se trouve le lien le plus solide entre Zhu Rongji et Jiang Zemin!..
Sommaire N° 9