Zhu Rongji se rend à Moscou en février, à Washington en avril. Missions difficiles : l’une, faute de leadership clair et à cause de la faiblesse des échanges commerciaux, l’autre du fait de la méfiance réciproque – suite à la tolérance moindre en Chine, face à la dissidence, et à l’accroissement à 60MMUSD de l’ excédent commercial chinois aux Etats-Unis.
Il s’agira des deux premières missions du 1er Ministre, depuis ses visites au Royaume Unis et en France en avril 1998. Dans les deux cas, on compte sur son charisme, sa bonhomie et sa prodigieuse fécondité en idées nouvelles, pour relancer les rapports.
[1] A Moscou, Zhu aura à faire accepter le refus frontal de Pékin, de la proposition russe d’une trilatérale, espace industriel et militaire entre Chine, Russie et Inde. A cela, trois bonnes raisons :
1. entre Pékin et New Delhi, le climat ne passe pas (moins encore avec l’actuel gouvernement semi-confessionnel, semi-ethnique),
2. à l’heure de la mondialisation, la coopération en forme d’ «axe», fait vieux jeu;
3. Pékin conserve, haut dans son ciel, l’étendard de la lutte anti-hégémonies !
[2] A Washington, Zhu devra faire face à une dure échéance : tandis que son pays, depuis 1998, bute à la porte de l’OMC, le prochain « Round » ouvre le 30 novembre, à Seattle. Pour l’heure, la Chine en est exclue. Ce qui risque de devenir vite insupportable, alors que Taiwan vient de conclure ses négociations: risquant ainsi d’entrer à l’OMC avant Pékin, malgré ses protestations !
Sommaire N° 5