Pas de vague à l’âme chez le Père L. Seiqueira Supérieur des six jésuites de Macao et Principal du Collège Matteo Ricci – 1500 élèves, à deux pas des ruines de la cathédrale Saint Paul.
Pour le père Sequeira, l’avenir est tracé : « servir la jeunesse macanaise, selon ses besoins futurs. Nos professeurs sont laïques. La religion n’est enseignée qu’une heure par semaine et le portugais, en 3ème langue, après l’anglais et le mandarin ».
Le collège Ricci sera, pour les Jésuites, un outil primordial, pour gagner le pari du rattachement : « entre la découverte de Macao par
Saint François Xavier en 1551 et l’accueil à Pékin de Ricci, auteur du 1er dictionnaire sino-étranger, 50 ans se sont passés : c’est la durée que nous accorde Pékin, pour trouver, avec Macao, un nouveau rôle charnière, dans le cadre de son principe « un pays, deux systèmes »…
A Macao, le portugais va disparaître – presque tous les « expat » ayant déjà quitté. "Mais l’enjeu est ailleurs", affirme le Père Luis, dans un rôle de laboratoire social pour Macao, champ d’expériences testées en Europe,que Macao pourra relayer vers la Chine ,grâce à la confiance dont nous jouissons de l’autre côté de la frontière, bien plus que Hong Kong…Quand j’ai demandé à Pékin, à Qian Qichen, vice 1er Ministre, comment assurer l’avenir de Macao, il m’a répondu : « Continuez comme vos anciens, comme Ricci »!
Au fond, pour ce père « de choc », le changement de drapeau, plus qu’une fin, est une incitation à l’action: le 21 décembre, 1er
jour de Macao « réunifié », l’ordre jésuite fêtera l’ère nouvelle en réunissant dans l’enclave ses responsables de toute l’Asie, pour la 1ère fois dans son histoire : c’est à la fois un symbole, et un programme de « redépart » !
Sommaire N° 42