A la loupe : Petrochina, les habits neufs de la CNPC

La CNPC (Compagnie Nationale du Pétrole), une des deux corporations pétrolières nationales, se scinde : Petrochina reprend ses métiers de base, exploration/production, raffinage/distribution, pétrochimie – filière " gaz ", et toutes filiales cotées en bourse.

La CNPC conserve les filiales étrangères, les services techniques et de soutien – c’est à dire un réseau touffu de métiers (des tuyaux au ciment, de l’étude sismique à la filière bois), confiés en sous-traitance partout ailleurs dans le monde.

Le but de cette opération est spéculatif : on veut créer, avec Petrochina, un véhicule capable de générer des bénéfices, de séduire sur les places boursières étrangères. Son atout n°1 : 480000 employés, contre 1,54 M à l’ancienne CNPC, qui hérite donc, pour la perte de ses meilleurs atouts, d’1,06M de futurs pensionnés…

Analyse : Il s’agit d’un plan de restructuration imposé par l’Etat (non négocié en entreprise), qui rappelle, dans le pétrole, la démarche des structures de défaisances bancaires : l’un et l’autre offrent à l’Entreprise d’Etat une cure de compétitivité  en séparant  « chirurgicalement »  l’Entreprise d’Etat de sa " tumeur " (les mauvaises dettes pour la banque, le personnel pour la CNPC), confiée à une autre entité.

 Dans les deux cas, la solution ne permet que de gagner quelques années (elle n’amortit ni les dettes, ni le personnel mis à pied), et ne dit rien sur le fond : style, tradition et méthodes de gestion de l’entreprise, qui restent de rigueur !

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