Argent : GEM – porte de derrière, pour PME chinoises

• Pour son ouverture (15 novembre) le marché boursier GEM (Growth enterprise market), à Hong Kong, a enregistré 50 candidatures à la cotation, dont 30% venues de Chine, PME innovantes à fort potentiel d’avenir. L’entrée en force de la Chine était attendue, mais non la filière d’inscription suivie : celle des sociétés de courtage off-shore, îles Caïman par exemple. Tel est le biais trouvé pour contourner le « filtre » imposé par la CSRC (China Securities Regulatory Commission), et ses règlements de présélection, vieux de 3 semaines (cf VdlC n°34).

Analyse : le GEM prétend pallier une contradiction du marché chinois : d’un côté, 20000 firmes émergentes, de l’autre 6000 MMY d’épargne incapables de trouver le bon placement, faute de secteurs bancaires et boursiers efficaces. Dans l’immédiat, le GEM veut offrir ce service à un petit nombre de firmes en utilisant l’épargne Hongkongaise. Sous cinq ans, il espère créer une « annexe » en Chine-même.

La CSRC veut renforcer les chances du GEM en présélectionnant elle-même les candidats, mais sa démarche a pour handicap de doubler coûts et délais d’inscription, et elle n’a pas encore la confiance des PME privées : victime de sa tradition, elle ne parvient pas – encore – à les traiter sur pied d’égalité avec les publiques.

• Né dans les années 50 de la coopération soviétique, Zhejiang Aluminium, à Lanxi avait atteint son apogée en 1989 (25000 t d’aluminium produites) avant de chuter, victime de sa folie des grandeurs étatiques : entre ses spéculations hasardeuses sur la bourse de Shenzhen, et les pertes de ses 5 Joint ventures et 80 filiales incontrôlables, Zhejiang Alu avait accumulé pour 1,1MMY de dettes -trois fois son capital. L’issue de secours, conformément aux directives de l’Etat, semblait toute tracée : « fusionner » avec Huaneng, gros électricien local, côté en bourse de New York. Huaneng ne l’a pas entendu de cette oreille, et a préféré la racheter aux enchères… 136MY!!!

Analyse : l’opération permet à Huaneng d’éviter la reprise des dettes et du personnel excédentaire (3000 des 6000 employés). A ce prix, l’avenir de Zhejiang Alu semble assuré : qualité du produit supérieure à la moyenne, forte demande prévisible, et coûts de production favorables (grâce à l’énergie fournie par Huaneng, qui entre pour 50% dans le coût du produit).

• Depuis septembre, sur la base des trois tests nationaux et du 1,2MMUSD préventivement investis, la Banque Populaire de Chine (BPdC) déclare le secteur bancaire immune de tout incident associé au " bogue de l’an 2000 " (Y2K). Mais à mesure que se rapproche l’échéance critique du 1er janvier 2000, la confiance s’effiloche, peut-être en rapport avec les incidents constatés, dans des réseaux d’autres secteurs, le 9 avril (« 99ème jour de 1999 »), et le 9/9/1999 (série de chiffres ayant perturbé les programmes gestionnaires informatiques) : la BPdC envisage à présent d’imposer la fermeture des banques et distributeurs le 31 décembre, prépare des stocks de monnaie papier, ainsi qu’un " plan manuel d’urgence " – deux précautions valent mieux qu’une!

 

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