Editorial : Chine : un troisième plan de relance?

Les fêtes du Cinquantenaire et la baisse des investissements publics et privés ont amplifié en octobre l’érosion de la croissance industrielle : + 7% sur 12 mois, contre 9,5% en août. Les Entreprises d’Etat ont produit pour 104,5 MMY (+6,8%), les Compagnies étrangères pour 38,9 (12,3%).

Seuls les produits d’export parlent de reprise (102MMY soit + 9,4%) – fruit d’une hausse des subventions. La panne de croissance est confirmée par le mauvais bilan de l’enchère de CCTV cette semaine (pour l’attribution annuelle des spots publicitaires sur 7 chaînes de télévision, touchant 300 M de paires d’yeux) : 1,92MMY, 28% de moins qu’en 1998.

Le pouvoir ouvre donc une conférence nationale (15-17 novembre), pour y présenter un plan de relance, le troisième en trois mois, après celui de début septembre (réforme de l’épargne en banque et du marché secondaire immobilier), et celui du 19 septembre (session du Comité Central, pour définir la stratégie du désendettement des Entreprises d’Etat).

Critiqué pour ses résultats dans la lutte anti-déflation (3% sur 12 mois), Zhu Rongji doit présenter des actions fortes : des investissements publics gonflés (24 MMUSD en 2000, contre 12 en 1998 et 7,2 en 1999), un coup de fouet à la bourse, au crédit privé (surtout pour l’achat de logement) et au troc  » dette contre capital  » des Entreprises d’Etat (pour 1999, entre 48 à 60MMUSD de mauvaises dettes « épongées ».

Et bien sûr, la poursuite vigoureuse des restructurations d’Entreprises d’Etat non rentables, telles ces 12 aciéries sacrifiées après avoir perdu 60MUSD en 1998 (« dégraissage » de 2,8Mt de capacité, et de 282MUSD de dettes irrecevables)…

Mais cette panoplie de mesures déjà connues, suffira-t-elle?

L’économiste Hu Angang en doute : avec 28M d’emplois (ville et campagne) perdus l’an passé et un chômage de 8% (et non « 3% », chiffre officiel) seule une « rupture » permettrait d’inverser la tendance : telle l’ouverture totale des services à l’investissemnt étranger, de la médecine à l’assurance en passant par le tourisme, qui créerait  » 40 à 50 M d’emplois « …

On en est loin, avec les ouvertures frileuses et la volonté farouche de maintenir l’étranger hors du secteur naissant des services internet!

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
0 de Votes
Ecrire un commentaire