Argent : Première Entreprise d’Etat en bourse, et en faillite

• La CIRC (China Insurance Regulatory Commission) autorité de tutelle des assurances, vient d’autoriser huit groupes chinois (dont Ping An, PICC et Taikang) à investir jusqu’à 12MMY par an soit 15% de leur recettes, dans des fonds mutuels, dont ils peuvent acquérir ensemble jusqu’à 30% de chaque. A moyen terme, sur la base de 10% de leurs revenus placés en fonds mutuels, ce sont plus de 20MMY que les assurances porteront sur les bourses de Shanghai et Shenzhen.

Jusque là, les assurances ne pouvaient investir que dans les bons d’Etat, dont le rapport était devenu minime, suite aux sept baisses de taux d’intérêts depuis mai 1996. Ce feu vert n’est qu’une première étape : les professionnels prévoient l’extension aux fonds de pension (chinois), aux assurances étrangères, ainsi qu’à l’achat direct de valeurs boursières. Le tout dépendant d’une libéralisation du marché financier, et de sa mise en conformité aux normes internationales.

• Que faire, en Chine, d’une Entreprise d’Etat cotée en bourse et en faillite ?

La question se pose depuis cet été, face aux difficultés de Qiong Huaqiao, qui en un an, a vu son chiffre d’affaires chuter de 97%, et ses pertes consolidées multipliées par 4,3 (7,6MUSD). Confronté à ce bilan désastreux, et à des litiges avec ses deux auditeurs successifs, le groupe a refusé le 9 octobre de publier son rapport intérimaire, obligatoire pourtant depuis son inscription sur la « liste rouge » des firmes ayant souffert des pertes.

Décision provisoire de l’autorité boursière : déjà suspendues depuis 40 jours, les parts de Qiong Huaqiao demeurent hors commerce sine die. Pour la liquidation, grande prudence : la CSRC (China Securities Regulatory Commission) voulant, moins que toute chose, suicides et manifestations de porteurs aux abois!

• Les temps sont révolus, où les cours du coton caracolaient sur les marchés à terme, reflétant la pénurie et la peste cotonnières chinoises. Mais l’éradication du fléau et une politique de prix élevés ont mené, en 1998, à la surproduction, aggravée par la concurrence des fibres synthétiques. En 1999, le retour de prix de marché a permis une réduction des plantations de coton de 15%. Reste le problème des entrepôts publics toujours bondés (40% des réserves mondiales), et que l’État ne parvient pas à vendre aux enchères (la première vente publique, le 28 octobre s’est soldée par un échec), alors que la récolte 1999 arrive sur le marché.

Tout ceci amène le USDA (United State Department of Agriculture) à faire ce sombre pronostic : les exportations chinoises doubleront en 1999, à 1,2M balles/an (1 balle=218k), et les prix mondiaux resteront déprimés pendant au moins quatre ans – à cause de la Chine !

 

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