Temps fort : Le Falungong, secte, proche du hallali

La place Tian An Men, la semaine passée, a été scène d’une confrontation intense entre autorités et adeptes du mouvement  Falungong, (« roue de la loi »), création de Li Hongzhi, en exil. Ces derniers tentant d’empêcher sa mise au ban de la société, sous l’accusation d’être une secte.

Chaque jour, des centaines de militants grisonnants se sont mêlés aux touristes, puis fait arrêter (3000 au total, sources officieuses) en esquissant leur gymnastique. Ceux qu’on libérait, revenaient le lendemain. En banlieue, des dizaines de milliers de « Falungong » étaient cachés, en attente, dont quelques cadres montaient le 28 une conférence de presse clandestine, appelant le monde à l’aide…

Samedi, pour encadrer la répression du Falungong et d’autres, une loi était adoptée par l’Assemblée Nationale Populaire, basée sur le principe « errare humanum est, perseverare diabolicum ». La persécution prend de l’ampleur : 12 enseignantes jetées en camp à Changchun, 30 leaders attendant leur procès (verdicts très sévères attendus), 10000 étudiants risquent leur place en université, et le Falungong déclare « près de 10 morts en détention… ».

La presse poursuit sa campagne de dénonciation : le Falungong serait coupable de lavage de cerveau, d’hérétisme (!!!), d’avoir causé 1400 morts, et dérobé 59 secrets d’Etat, en partie divulgués sur le Net.

Unique dans l’histoire du régime, cette confrontation née de l’érosion des valeurs socialistes et des désarrois d’un 3ème âge ne se reconnaissant plus dans ses enfants (au physique comme au moral), force le régime à  relever sa garde, vis à vis de secteurs soudain « suspects », bien plus larges que le Falungong : Qigong, Taoïsme, Bouddhisme, tout club de gymnastique, et bien sûr toute église de l’ombre : un vieux consensus entre Peuple et État, vole en éclat!

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