Pourquoi le britannique Observer a t-il choisi ce mois d’octobre pour recycler une vieille rumeur sur le bombardement, le 7 mai 1999 de l’ambassade chinoise à Belgrade? Non due à une « erreur humaine » (comme le prétend l’OTAN), l’opération aurait été dirigée contre une « cible légitime », la mission chinoise ayant alors assuré des retransmissions à l’armée yougoslave, en guerre contre le Pacte Atlantique.
Publication faite pour gêner, bien sûr, le Foreign Office (FO), en pleine visite de Jiang – FO et autorités chinoises ont démenti à l’unisson. Mais cette fuite « coïncide » peut-être surtout, avec la reprise, à Pékin, des négociations avec David Andrews, du Département d’Etat, sur les compensations réclamées par Chine, mais aussi les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour leurs dégâts (les 8-9 mai, leurs ambassades à Pékin avaient été lapidées par la rue) : du statut que les négociateurs attribueront à l’opération de l’OTAN, des dizaines de MUSD dépendront.
De tels « chèques » comptent moins, en fait, que les questions de face, et de choix fondamental de politique étrangère. Ainsi se pose celle de la compatibilité entre un soutien post-maoïste, nostalgique, à des régimes hostiles, et l’entrée de plain pied dans le club des grands de ce monde, avec les coopérations, privilèges et responsabilités que cela implique.
Période cruciale, et charnière : pour le Congrès comme pour l’aile dure du Parti Communiste Chinois (PCC), une entrée chinoise à l’OMC serait peu concevables sans règlement du litige avec l’OTAN. Symboliquement; cette négociation va de pair avec celle pour l’OMC, avec la Commission Européenne (26-28, Genève). Détail encourageant : le vice ministre du commerce extérieur, Long Yongtu, négociateur « OMC » écarté en juin vient d’être rétabli dans ses fonctions : signe d’une volonté d’aboutir!
Sommaire N° 35