En avril 1998, 34 coopératives de crédit insolvables étaient mises en faillite dans l’île de Hainan. Afin d’éviter la fureur de milliers de petits porteurs grugés, Pékin avait remboursé les 4MMY de passif – transféré à la Hainan Development Bank (HDB). La semaine passée, Chongqing (Sichuan) a connu un remake : 3000 investisseurs bloquant les voies de chemin de fer, places et édifices publics, après la fermeture d’une centaine d’agences semi-publiques de crédit ruinées par la crise, après avoir offert jusqu’à 48% de taux d‘intérêt pour drainer l’épargne. Contraint par le spectre de l’instabilité, Pékin a « prêté » 1,2 MMY à la ville pour rembourser – « pour commencer » !
10 années d’assistance, par nombre d’organes internationaux (Organisation Mondiale de la Santé, Union Européenne, Banque Mondiale, United Nations Development Program), et des dizaines de MUSD de crédit n’ont pas aidé la Chine à prévenir l’expansion du SIDA. D’ici le, 31 décembre le Ministère de la Santé annonce le triplement du nombre des séropositifs de 400000 à «plus de 1M». Durant le premier semestre, les sidéens étaient 14000, et les décédés 241.
Cette évolution inquiétante va de pair avec une explosion des cas de maladies sexuellement transmises. Le problème de fond n’a pas changé : les besoins contradictoires des services de sécurité et propagande (en bonne image de marque du pays, silence et répression), et de ceux de la santé (en transparence dans l’information, pour obtenir la coopération des populations civiles).
Sommaire N° 35