Le Président de la Conference Consultative Politique de Chine Populaire (CPPCC), membre du Comité Permanent du Politbureau, Li Ruihuan réclame, pour des non-communistes, membres des 8 partis démocratiques, un poste de n°2, dans tout organe moteur des mairies et des provinces. Demande faite à Zeng Qinhong, proche du Président Jiang et chef du Département de l’Organisation du Parti Communiste Chinois (centre nerveux de toute nomination en ce pays centralisé).
La raison de la démarche pourrait se trouver dans cette campagne de nominations, supposée remodeler la carte des pouvoirs centraux et régionaux d’ici le prochain (XVI.) Congrès de 2002. Cette campagne refera l’unité du Parti autour du Chef de l’Etat, mais en affaiblissant les autres tendances et chapelles. Décapitée en mars 1998 par le départ de Qiao Shi, l’aile réformatrice n’a plus qu’une seule « tête » historique Li Ruihuan – qui, sous Zhao Ziyang, avant 1989, était le puissant responsable national de la propagande. Depuis lors, toujours effacé, Li prend l’initiative, comme contraint et forcé.
Sa démarche, qui équivaut à un modeste pas de réforme politique, prend aussi la tonalité d’un appel : celui à maintenir une alternance. Non par les grands réformistes (Qiao, Zhao, Wan Li), âgés et brisés, mais par la seule voie qui reste, pour improbable qu’elle soit : la (sic) «Troisième voie», des partis extérieurs.
Outre cet appel de Li, on entend, sur ce terrain, un autre message peut-être identique : Wei Jianxing, Président des Syndicats, fait appel à plus de présence pour ses délégués, dans la réforme des Entreprises d’Etat, et plaide pour l’entrée des travailleurs dans les organes de commande des Entreprises d’Etat.
Quoique issus du Parti Communiste Chinois, les représentants syndicaux sont plus proches de la base, et le plaidoyer de Wei Jianxing comme celui de Li Ruihuan, parle d’alternance – opposé à la démarche de consolidation du Président Jiang.
Sommaire N° 34