Temps fort : La pression militaire sur Taiwan

Parmi les armements présentés aux caméras lors du défilé, figuraient quelques dizaines de chars T85/T90, dont un tiers amphibie; une panoplie de missiles Dongfeng, tels le DF15 (balistique, portée 400km) ou DF31 (intercontinental-8000km), et toutes sortes de canons assistés ou non de téléguidage. Il y avait encore ce chasseur bombardier JH-7 « Léopard volant », avec son ravitailleur, et une formation de Sukhoi 27 achetés à la Russie. 90% des équipements étaient made in China, et 95% inédits.

Ajoutons, pour faire bonne mesure, parmi les 11000 soldats d’élite, les six nouveaux corps d’armée, dont la force de déploiement rapide et les marines. Assez pour donner du poids à l’avertissement solennel du Président Jiang : réunifier « pacifiquement » Taiwan à la patrie, était la « volonté inébranlable du peuple chinois ». En clair : Jiang, qui a vu le retour de Hong Kong en juillet 97 et verra dans 2 mois, celui de Macao, se doit de refaire l’unité nationale, de gré ou de force. Elle sera son legs à l’histoire, et son écot à payer pour mériter son entrée au Panthéon socialiste.

 « Idéologiquement », une bonne part de la population y est favorable, conditionnée à l’image d’un Taiwan, « province rebelle » mensongère dans ses prétentions de négociation. Pratiquement, Taiwan est affaiblie par le séisme du mois dernier. Tergiverser, pour Pékin, n’apporterait qu’un renforcement de l’île dans sa dérive, et la mise en place du Theatre Defense Missile (TMD) nippo-américain… Avant de donner le feu vert à tout plan d’invasion, Pékin considère deux échéances :

[1] le scrutin présidentiel taiwanais de décembre, et l’attitude face à la Chine du nouvel élu;

[2] l’an 2002, qui marquera la fin du mandat présidentiel de Jiang Zemin.

 

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