Argent : Télécoms : comment scinder un monopole

• Une banque en Chine passe pour moins endettée que les autres : la Shanghai Pudong Development Bank (SPDB), parce que son marché (la nouvelle Shanghai industrielle et d’affaires) est des plus prometteurs et que sa relative jeunesse (créée en 1993) la met à l’abri des mauvaises dettes. Ces atouts expliquent que la SPDB ait reçu le feu vert pour l’émission de 400M d’actions à 10Y la part. Valeur sûre, succès garanti : les quinze fonds mutuels du pays ont empoché dès le premier jour leur quota prioritaire de 20%.

Le reste allant au « public » dont 17% seulement au petit porteur. Une autre banque l’avait précédée dans cette voie : la Shenzhen Development Bank. Ces deux cas constituant pour l’autorité monétaire un test sur la capacité de la bourse chinoise à participer à la recapitalisation des banques.

• Cinda, structure de défaisance des créances de la China Construction Bank (cf VdlC n°31) poursuit l’échange des dettes d’Entreprise d’Etat contre une part de leur capital : pour sa troisième opération du genre, chez Meishan, une des branches sidérurgiques du shanghaien Baosteel, n°1 du pays, elle absorbe pour environ 500M USD, ramenant son taux dette/ capital de 76 à 38%.

Sa quatrième action bénéficie à Jiangxi Guixi, groupe d’engrais, dont elle éponge pour 107M de dettes, taux dette/capital ramené de 89 à 26%. Les groupes assainis prennent un nouveau départ : pour l’an 2000, Meishan s’attend à 12MUSD de profits, tandis que Guixi, scindée en deux, prépare la cotation en bourse de l’une de ses filiales. Comme pour les opérations précédentes, la part de capital prise par Cinda demeure secrète.

• Dans le secteur des télécoms, un vieux projet public voit le jour : afin de briser au moins en théorie le monopole public, China Netcom prend sa place aux côtés de China Telecom et Unicom. Son capital : 51MM USD, contrôlé paritairement par l’Académie des Sciences, l’Administration de la Radio, les Films de télévision, le Mines des Chemins de Fer et la Mairie de Shanghai.

Netcom fournira du transfert de données à haute vitesse et de la téléphonie par internet entre 15 villes chinoises, au moyen de réseaux de fibre optique possédés par deux de ses parrains.

NB : le chemin qu’aura à faire Netcom pour s’imposer, peut se lire à l’incident dont vient d’être victime Unicom-Lanzhou (Gansu). Les PTT locaux ont déconnecté ses lignes régionales, favorisant de facto le réseau local de China Telecom, dont la taxe de raccordement atteint presque le double de celle d’Unicom-Lanzhou.

 

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