Pas besoin de longues phrases, pour situer l’ampleur de la récession, fruit conjoncturel de surinvestissement et de crise asiatique :
[1] Aciers : la Chine décide un ban de 2 ans sur tout nouvel outil, et la fermeture d’outils polluants. La République Populaire de Chine produit en 1998, 114Mt – n°1 mondial. Shougang (Pékin) fait de maigres profits (234MUSD), surtout en ventes vers l’Europe, en économies, et dans ses activités non-acier (robotique, hardware…).
[2] Charbon : la production 1998 n’était « que » de 1,2 MMt. Le secteur avait perdu 130Mt sur 1997, et 870000 jobs en 5 ans. En 1999, elle perdra 25800 mines, un quart de millions de tonnes de houille et 400000 gueules noires.
NB : Le charbon assurant trois quarts de l’énergie, et ayant baissé de 10%, on voit mal comment « tient » le chiffre officiel, d’une hausse du Produit Intérieur Brut (PIB) industriel de 8,8%.
[3] Coton : Washington estime la récolte chinoise 1998/1999 en hausse d’1million de balles, à 19,8M balles. Et au 1er septembre 1999, Pékin va baisser encore son prix public, de 74USD à 60USD les 50 kg. Surproduction due à la crise textile mondiale, et à un report des paysans vers le coton (pour cause de baisse de prix public des céréales) en automne : effet domino !
[4] Caoutchouc : chiffre non précisé, mais la récolte sera désastreusement bonne, et la concurrence avec Vietnam, Malaisie etc., se fera « au couteau », pour écouler son latex. Le pneu ne se vend plus !
[5] Ethylène : gel sur 2 ans des plans pour étendre la production à 3Mt par an, faute de marchés.
On pourrait ainsi étendre loin la liste – énergie, métaux non ferreux, pétrole, fruits et légumes… Ébahie, la Chine réalise qu’elle vient de passer dans une phase de développement, où le problème ne sera plus de gérer la pénurie, mais les excédents.
Sommaire N° 3