Depuis le bombardement par l’OTAN de l’ambassade chinoise à Belgrade en mai, le dossier Chine – OMC était au point mort, Pékin réclamant un geste des Etats-Unis avant de retourner au tapis vert. Ce qui ne l’empêchait pas de signer entre-temps son accord bilatéral avec Tokyo et d’annoncer discrètement que l’offre de Zhu aux Etats-Unis (cf VDLC n°15) demeurait valide…
Le blocage politique occultait une riche palette d’opposants : ceux pour qui le « deal » risquait de tuer les secteurs nationaux les plus faibles, ceux pour qui (vu les succès extérieurs du produit made in China), l’entrée à l’OMC ne comportait pas d’urgence pour les gauchistes, les fonctionnaires, et tous ceux ayant des concessions à extraire de Zhu Rongji (cf. notre brève, p.2, « Unicom »)…
Aujourd’hui, par la voix de M. Long Yongtu, « Mr OMC » en Chine, Pékin se dit prête à rediscuter : en marge du Sommet de l’APEC (Coopération Economique de la zone Pacifique, 10-16 septembre, Wellington, Nouvelle-Zélande), entre B. Clinton et le Président Jiang. Occasion de tout débloquer, en « effet boule de neige » – car l’accord avec l’Union Européenne est lui aussi en vue.
La question étant de savoir si cette entrée permettra à Pékin d’être à temps dans la ronde de négociation de l’OMC à Seattle, le 30 novembre Mike Moore, le Secrétaire Général fraîchement adoubé, s’interroge pieusement : « le temps suffira-t-il ? ».
Mais on voit mal les grands de ce monde avoir fait tous ces efforts pour échouer devant le but – et pour les grandes causes, les règlements ont l’échine souple – même ceux de l’OMC!
Sommaire N° 29