Qinshan 1 (Zhejiang), le « Fessenheim » de la Chine (premier réacteur nucléaire civil du pays, 300Mw), joue de malchance. Ses techniciens viennent de réactiver la centrale après un an d’immobilisation suite à une panne sur le circuit primaire (un boulon ayant « lâché », par 350° et 150 bars de pression).
Conséquence : la centrale a été privée d’une année de recettes d’électricité, et contrainte à une réparation (par l’américain Westinghouse, suite à appel d’offre international) en dizaines de MUSD. La convalescence sera coûteuse : relancé à une fraction de sa puissance, cet outil expérimental devra, à plusieurs reprises, être démonté et ausculté, avant de recevoir le feu vert pour tourner à pleine puissance.
L’incident mineur (ni fuite, ni dégâts humains) a pour mérite de braquer notre projecteur sur le nucléaire civil, en panne, à l’instar de Qinshan, depuis des ans. Manque de moyens ? Plutôt, dit cet expert, une « absence totale de planification », elle-même due à la réforme, en cours, des ministères, et au vieux conflit entre capitale et provinces. La Chine saupoudre ses achats entre Europe, Russie, Canada, voire (Pékin en rêve !) Etats-Unis et compromet les essais de groupes comme Framatome, de produire localement pressuriseurs et générateurs de vapeur dans le Sichuan, ou barres de commandes à Shanghai.
Prochain appel d’offre chinois : GNP3 (Canton), pour 2 tranches de 1000Mw, sur le site probable de Yangjiang : tous les ténors mondiaux du secteur seront sur les rangs, avec peut être un avantage à Alstom, titulaire des 2 premières unités, Daya Bay et Ling Ao.
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