De mercredi 7 à vendredi 9, 3,6M de lycéens liquéfiés de chaleur, se presseront dans les salles d’examen pour l’épreuve du feu de leur vie et celles de leurs parents : le concours d’entrée aux universités, que seul un tiers des jeunes réussira. Par là même, ils accéderont aux emplois de haut vol, à l’ascenseur pour le Parti – aux privilèges de l’élite. Mais avant, quel « parcours du combattant », où la moindre chute est fatale, de 136M d’élèves en xiaoxue (primaire), à 50 M en zhongxue (lycée), avant de se retrouver enfin sains et saufs à 3M en daxue (université) !
Pour la première fois depuis 50 ans, voire depuis les siècles d’existence du système mandarinal, le cru 1999 du concours voit pousser des bourgeons de réforme à travers le pays. A Canton et dans le Zhejiang, on introduit le principe des options : si chacun planche obligatoirement en chinois, anglais et maths, le candidat littéraire pourra choisir lui-même un sujet, parmi histoire, géographie ou politique, et le matheux, entre physique, chimie ou biologie. A Pékin et Shanghai, on s’apprête à offrir le concours deux fois par an (d’où possibilité de rattrapage), et la correction électronique (pas de triche possible).
Les reçus au concours auront droit cette année à tous types de prêts d’études par les banques commerciales, jusqu’à 60000 USD (sur 5 à 6 ans), permettant aux 20% d’étudiants « à difficultés financières » de payer leurs études (même à l’étranger !), quitte à rembourser durant des années après obtention du diplôme.
Restent, pour parachever ce toilettage de l’enseignement supérieur, des pans immenses à aborder : tels les programmes surannés (l’absence d’intérêt des professeurs comme des étudiants), ou la maigreur des budgets, limitant des effectifs pourtant nullement superfétatoires : en 1996, la Chine comptait deux fois moins d’étudiants que l’Inde.
Sommaire N° 26