Temps fort : Ecole : réforme introuvable, panacée du privé!

La 3ème Conférence nationale de l’éducation de l’histoire du régime (16-18/6) vient de donner l’image d’un secteur en convalescence, après avoir été longtemps négligé. Financièrement, après 20 ans de désengagement de l’Etat, et le creux de la vague de 1995, où l’école avait touché seulement 2,44% du PNB, elle voit ses crédits remonter de 1% par an et passer à 4% d’ici à 2002.

L’idéologie recule : un manuel de 1950, dissertant sur Lénine et la lutte des classes, vient d’être remplacé au plan national par « le savoir fondamental de l’économie ». Par ailleurs, un audacieux programme-pilote veut garder les jeunes 1 à 3 ans de plus au lycée, sur des filières pratiques et high tech (informatique…). Point faible de cette idée (pertinente au demeurant, à l’heure de la mise au rancart de dizaines de millions d’emplois d’Entreprises d’Etat): l’Etat n’a pas les moyens, pas plus que les ruraux, pour garder leurs fils à l’école, même dans le curriculum normal !

Sur le fond, comment pour cet appareil mal payé, abandonné des jeunes, et sous contrôle sourcilleux de la Commission de l’Education, faire face à ce formidable défi ?

Zhu Rongji, lors de la Conférence, a évoqué une panacée : le secteur privé. Il offre bien des avantages :

[1] pas d’investissements publics directs (mais des dons de terres et des grâces d’impôts);

[2] la chance de toute création ex nihilo : hors des traditions, libertés de nouvelle gestion, de rapports, de pédagogie et de responsabilité. De telles « boîtes » privées, à tous niveaux, croissent à toute vitesse (déjà 50 à Pékin).

[3]Ce secteur privé permet surtout au public de retarder l’impossible choix entre désir d’efficacité (vers moins de mémorisation, plus de créativité, tête bien faite plutôt que tête bien pleine, pour les besoins du jeune comme de l’économie, et besoins du Parti en continuité : suivant les thèmes chers au Président Jiang : Patrie, morale et discipline.

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