• Wang Yingjie (Hebei) et Wang Taohua, (Guizhou), ont deux ponts communs :
[1] Les paysans pauvres,
[2] Ils ont bénéficié des micro-prêts de l’ABC, plafonnés à 2000Y (1à 3 ans), un des outils du régime pour éradiquer la pauvreté. En janvier 1998, Taohua (veuve, donc femme comme la majorité des bénéficiaires paysans) a reçu 1000Y pour se lancer dans l’élevage des canards. Moins de deux ans après, elle rembourse et, pour la première fois de sa vie, soutient sa famille. Ying-jie, lui, a reçu 1200Y pour se lancer dans le champignon, et a oublié les années de chien, à 90 Yuan par an. De mai à décembre dernier, l’ABC (Agricultural Bank of China) a ainsi prêté 800MY à 700000 foyers.
• Confronté en août 1998 à la plus violente tempête financière mondiale depuis 1929, le gouvernement de Hong Kong avait du recourir à des mesures extrêmes : l’achat pour 120MMHKD de titres locaux (15% de ses réserves, cf. VdlC27/III). Entre-temps, la valeur des actions a presque doublé, et l’administration de Hong Kong ne veut pas conserver ce patrimoine boursier (peu dans sa vocation). Mais comment l’écouler sans risquer l’effondrement des cours?
L’EFI (Exchange Fund Investment, autorité de tutelle) donne sa solution : la revente en fonds d’investissement d’ici 4 à 5 mois, le temps de peaufiner le projet et sa promotion (locale et internationale).
• En cinq semaines d’euphorie, la Bourse de Shanghai a vu ses parts « A » (pour chinois) jaillir de 51%, poussées par à la demande de 350000 nouveaux acheteurs. Même tendance à Shenzhen : parts « A » = + 54%, Parts « B » (pour étranger), au 2d trimestre = + 131% (n°1 mondial).
Pourtant, disent les experts, l’ensemble du processus apparaît bien artificiel :
[1] la hausse des titres ne reflète pas leur performance réelle. Acheng Steel (Heilongjiang) qui a triplé en 6 mois à Shanghai, a vu ses profits « de production » baisser de 10%;
[2] les gains sont souvent siphonnés par les Entreprises d’Etat,qui ont eu la priorité d’achat sur leurs titres – et épongent ainsi leurs dettes;
[3] les petits porteurs placent directement leurs gains en banque, en prévision de charges futures : chômage, retraite, logis, santé. Résultat, pour l’heure ce boom boursier n’aurait aucune traduction dans la consommation – il n’entraîne pas la relance.
Sommaire N° 25