La crise asiatique n’a pas durement érodé la consommation privée en Chine.
Telle est la teneur du sondage AC Nielsen auprès de 18000 citoyens dans 18 grandes villes.
En 1997-1998, les propriétaires pékinois d’ordinateurs ont doublé (de 8 à 16% des foyers), ceux de GSM, presque quadruplé (11%). A Shanghai, 3 foyers sur 4 ont leurs micro-ondes, et 1 sur 2 à Nankin.
La Chine s’attend à acheter 1M d’appareils photo digital en 2000, et 12 M de conventionnels. Seuls 30% des foyers -en ville- en disposent… Enfin, un consultant international croit que la Chine, par les imports de son industrie électroménagère, poussera le cours mondial du cuivre de 1400 à 2500USD/t d’ici 2001…
Et pourtant, l’épargne dormante continue à monter: elle vient d’atteindre 5837MMY (contre 4620 en fin 1997). La production industrielle s’effrite: 171,6 MMY en juin (+8,9% sur 12 mois) contre +10,1% pour le 1er trimestre. Ce que cela signifie: l’effet du new deal (croissance par les chantiers publics) commence à s’essouffler!
C’est ce moment que choisit la Banque centrale (BPdC) pour couper ses taux d’intérêt (pour l’épargne à 1 an, de 3,78% à 2,25%). Comme pour les 6 autres coupes depuis mai 1996 et les 2 autres depuis janvier, la BPdC tente de faire sortir le loup de bois: forcer les banques à prêter, les consommateurs à dépenser. Ceci, dans le sillage de la relance du circuit monétaire entre Asie et USA.
NB: dans ce jeu, il faut surveiller la progression des investissements off–shore (en 1998, 11% de tous les investissements étrangers directs), qui viennent de dépasser l’investissement global, en Chine, d’une puissance comme l’Allemagne. Ces investissements off-shore pourraient cacher (pensent les experts) les caisses noires, blanchies et retournées au pays, des firmes et provinces chinoises!
Sommaire N° 23