Argent : La taxe d’essence, ET les péages

• La liquidation de la GITIC (Guangdong International Trust and Investment Corporation), le 10 janvier, fera date. Fermée en octobre 1998, cette deuxième  Entreprise d’Etat d’investissement de Canton, a laissé jusqu’à 4 MM USD de dettes (le chiffre réel est secret d’Etat). Faillite exceptionnelle, prononcée hors tribunal par le Conseil d’État, qui financera la fermeture- à sa guise.  

Contradiction : la loi chinoise ne permet pas de privilégier le créancier étranger; mais si l’Etat ne rembourse pas les prêts autorisés par la SAFE, l’investisseur étranger en tirera les conséquences, aggravant la pénurie de crédits : à Canton, par exemples, trois autres grandes compagnies d’investissements ont cessé d’assurer le service de leur dette, faute d’argent frais !

• Dépeinte par Xiang Huaicheng, ministre des finances, 1999, pour la Chine, ne laisse « pas de place à l’optimisme ». Le déficit budgétaire sera d’au moins 12,7MMUSD, soit 10% de plus qu’en 1998. L’emprunt public (bons d’Etat) sera de 316,5MMY (38MM USD) soit 15% de plus. L’Etat poursuit donc sa politique de grands travaux, profitant de son faible endettement.

• Au 1er  avril, le litre d’essence augmentera de 1,15Y (il est à 2,3Y), et celui de diesel, de 0,95Y. Taxe supposée remplacer toutes les ponctions des pouvoirs locaux (timbre, péage etc.) sur la circulation. En décembre, les députés de l’Assemblée Nationale Populaire avaient rejeté cette taxe du carburant, qui lésait l’intérêt des provinces (en « recentralisant » cette taxation).

Finalement, le pouvoir a dû compromettre : la taxe d’essence entre, mais se maintiendront les péages des routes financées par l’étranger, le privé, ou les pouvoirs locaux. Cela fait beaucoup de routes, et on peut douter que le consommateur y économise, comme prévu, 2MMUSD par an !

• Depuis février 98, le groupe agro-technologique Hainan Minyuan était suspendu en Bourse de Shenzhen, pour fraude sur son exercice 1997. Deux de ses dirigeants étaient parents de Deng Xiaoping (Wu Jianchang, gendre; et Deng Pufang fils). Chargée de remettre Minyuan sur les rails, une Entreprise d’Etat de la capitale, Beijing Residential, vient (4 janvier) de faire élire un nouveau conseil d’administration : ambiance explosive des petits actionnaires, qui craignent un « coup d’accordéon », à la reprise de la cotation.

• L’an passé, dit le sondage China Daily, seuls 19% des porteurs en bourse ont fait des profits (moins de 30%), et 20,5% ont fait opération blanche. 25% ont perdu 30% ou plus de leur capital, et l’Index de Shanghai, « étrillé » en 1998, a perdu 7,5% (parts « A », réservées aux nationaux).

• Le secteur privé obtient lentement les privilèges des autres groupes d’Etat et à capital étranger : vingt groupes industriels privés viennent d’obtenir la licence d’import export. Parmi ceux-ci, 10 du Sichuan privilège économique pour une province de l’intérieur, en retard sur la côte). Pour obtenir cette licence, il fallait un capital d’au moins 1MUSD et d’un marché import-export supérieur à 1MUSD sur 2 ans.

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
1 de Votes
Ecrire un commentaire