Editorial : 1999 – la Chine, le cahier des charges

L’année 1999 s’ouvre en Chine sous des auspices moins fastes que la précédente, avec un taux de croissance de 7 % (au mieux), 1 % de moins que 1998, des exportations au mieux égales, des millions d’emplois à sacrifier.

Pour affronter cette bise, le pouvoir peut compter sur un bon climat social, avec un degré de prospérité et d’espoirs jamais atteints, y compris (peut-être, surtout) en comparaison avec les pays voisins. Jusqu’en septembre, son autorité était bénigne, tolérant des libertés nouvelles, tels les fax à la presse étrangère, ou les salons politiques. Tout ceci a conduit la dissidence à la faute : au défi frontal au Parti Communiste Chinois, en tentant de créer une structure nationale d’opposition, payée (circonstance aggravante) de l’étranger. D’où les condamnations actuelles, en petit nombre mais lourdes, et d’autres mesures « musclées », tel l’interdit de rassemblement dans Pékin, passé le 1er juillet, et le resserrement de la censure.

Il faut dire que 1999, pour la République Populaire, concentre bien des rendez-vous, glorieux ou indésirables : 10èmes  anniversaires du Printemps de Pékin et de la Loi martiale au Tibet, 80ème  anniversaire du Mouvement du 4 Mai (manifestation pour la Démocratie et les Sciences) et surtout le Cinquantenaire du régime.

Pour gérer la situation, un Groupe directeur temporaire de rectification des affaires nationales a été constitué, doté de pouvoirs spéciaux. 150000 soldats récemment démobilisés, devraient reprendre du galon dans la  (Wujing Police armée) pour la surveillance des dissidents, des religieux et syndicats de l’ombre, et des volontaires sociaux (militants consuméristes, écologistes et autres). L’enjeu de ces efforts pouvant s’éclairer au mot jacobin prêté au Président Jiang Zemin : « la fortune politique du Parti au XXIème siècle, pourrait dépendre de notre capacité à maintenir la stabilité en 1999 » !

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
1 de Votes
Ecrire un commentaire