Question-phare, posée lors du Forum: celle de la monnaie.
Wu Bangguo, vice 1er ministre, a une nième fois réaffirmé la promesse: «le RMB ne dévaluera pas».
Jusqu’à présent, pour ce credo inflexible, Pékin recevait du monde un brevet de civisme. Cette fois-ci, il a rencontré un mur de critiques! «Garder une parité fixe au USD», dit cet expert, «mène à la catastrophe. C’est ce qui s’est passé en Russie… En Amérique latine… Le postulat de ne pas dévaluer… est une erreur. Cela donne aux opérateurs l’illusion, que la garantie de l’économie nationale se trouverait en Amérique…»
Déclinée de multiples manières, cette demande de mettre le RMB à la même enseigne (découplée du USD) que les autres monnaies d’Asie, a été partiellement reconnue par ce ministre chinois: «la Chine veut un taux stable, ce qui ne veut pas forcément dire ‘fixe’».
Question simple: pourquoi cette croisade US, contre un Yuan fixe? Toutes les réponses se valent, sur les avantages (pour la Chine, ET l’investisseur américain) d’un RMB ramené à sa valeur réelle par l’offre et la demande:
– pour jouir de la libre convertibilité
– pour enrayer l’hémorragie de devises l’an dernier (67MMUSD) hors du pays,
– pour permettre aux industries américaines sur place de profiter d’une relance des exports,
–pour alléger l’appareil de contrôles des changes en place, satisfaisant les tenants d’un centralisme « à l’ancienne », mais pas ceux de l’ouverture, de la réforme… et de l’OMC!
Sommaire N° 18