Annoncée depuis janvier (cf VdlC n°2), la « structure de défaisance » des dettes de la China Construction Bank (CCB) voit enfin le jour. Le trimestre de retard, étant dû à l’opposition du ministre des finances. De quoi s’agit-il ?
Au capital (100% public) de 10MMY, et grâce à un emprunt public, Cinda Asset Management va devoir racheter pour 200 MMY de dettes « douteuses » de la China Construction Bank (17% des actifs de cette Entreprise d’Etat). Sous contrôle d’un bureau (Banque Populaire de Chine, China Securities Regulatory Commission, CCB…), elle vendra ou recouvrera ces dettes, par exemple en liquidant des actifs de ses créanciers. Cinda est, par ailleurs, aussi curateur de faillites, spécialiste de restructurations financières, consultant juridique et financier, acheteur de participations, auditeur…
Métiers lucratifs, dont une partie hors taxes (c’est sur ce point que portait l’objection du Ministre des Finances), permettant aux porteurs de titres Cinda d’espérer voir le groupe remonter la perte (inévitable) dans l’épuration des mauvaises dettes.
Cette expérience neuve en Chine, est inspirée de celles des fonds de pensions américains (Resolution Trust Corporation) et en France, du Crédit Lyonnais.
La CCB a été choisie comme bénéficiaire, car elle l’avait proposé la première (les trois autres banques d’Etat, Banque de Chine, Banque de l’Agriculture et Banque de Communication, sont demandeuses). Presque entièrement aux mains des Quatre Soeurs, la finance chinoise est percluse de mauvaises dettes à concurrence de 10% (selon l’Etat), voire 25% (selon l’étranger).
Sommaire N° 17