Petit Peuple : Pékin : Le ‘retour en enfance’

• « Quelle chance! », se dit cette professeur de Changchun (Jilin), en trouvant le 10 février dans sa pile de copies d’examens, celle de son fils. Puis elle s’évanouit : ce dernier narrait à la correctrice (mais les Dieux vengeurs chinois veillaient!) que sa mère « était morte quand il avait trois ans »…Après entretien, il apparut que le garçon était moins affabulateur, que pathologiquement incapable d’aligner une phrase : il avait appris par coeur quelques corrigés-type.

A en croire le Centre (pékinois) de recherche de l’enfance et de la jeunesse, le cas n’est pas si rare : 82% des enfants de 10 à 15 ans, écrasés par la pression d’un système scolaire trop axé sur la mémoire, n’ont aucun projet d’avenir – ni de moyens pour s’exprimer de façon personnelle.

• Ces mois derniers, les zoos chinois ne valent rien à leurs pensionnaires. A Nankin et Hangzhou, un mystérieux maître-chanteur avertit anonymement depuis le 26 septembre : « si demain, je n’ai pas 40000Y, je tue le zèbre… la girafe » (etc.). Et comme les zoos ont toujours refusé, les animaux sont toujours morts empoisonnés.

A Shenzhen, c’est pire : les gardiens « gentils », battent les tigres pour leur apprendre à rester cois durant la photo. Les « méchant s» proclament qu’un tigre mort vaut mieux qu’un vivant : 30000Y à l’achat, contre 10 fois plus pour la fourrure, sans compter l’argent de l’eau de vie des os de la pauvre bête, concoctée au labo secret de ce sanctuaire des animaux sauvages.

• A époque nouvelle, vocation nouvelle : sous la surveillance des « maîtresses » en blouses blanches, les pensionnaires recroquevillés, aux yeux chassieux de la maternelle de Chaoshou Hutong, à Pékin, ne sont plus des bambins, mais des vieillards hagards et égrotants : c’est l’effet de l’inversion de la pyramide des âges, elle même due à la règle de l’enfant unique.

De 400 bambins en 1970, Chaoshou n’en avait plus que 60 en 1998. Les 2800 maternelles de Pékin, affectées du même syndrôme, viennent d’être regroupées, fermées, ou reconverties en homes de vieillards – avec « armes et bagages », les institutrices étant reclassées garde-malades !

 

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