Les Etats-Unis se retrouvent en avril, au coeur des pensées chinoises (cf notre illustration), des meilleures comme des pires. Côté noir, [1] les frappes de l’OTAN sur la Yougoslavie, que Pékin hait; [2] la motion critique déposée par Washington contre le « mauvais état » des Droits de l’homme en Chine – les Etats-Unis prient les Européens de soutenir leur tentative, « pour le principe », ce qui aura pour effet de les associer au risque, quelque soit le résultat; [3] la vague antichinoise aux Etats-Unis, sur fond d’accusations d’espionnage nucléaire en Amérique…
Côté blanc, [1] le déblocage et les progrès vifs enregistrés dans les négociations pour l’entrée chinoise à l’OMC, [2]la visite imminente de Zhu Rongji, homme populaire, à Washington, [3] la liste qui s’allonge apparemment d’heure en heure, de contrats ou lettres d’intention (voir colonne de droite), pour des fournitures en tous genres confiées aux Etats-Unis…
Tout ceci permettant de mieux comprendre l’appel aux milieux d’affaires yankee, réverbéré par le secrétaire d’Etat William Daley : « ce n’est pas le moment de céder à ceux qui voudraient faire de la Chine notre ennemi pour le 21ème siècle ».
Sur le tapis vert de l’OMC, les négociations se poursuivent, malgré les pressions grandissantes des groupes de pression industriels américains, aiguillonnés par l’imminence d’un accord : lobbies des producteurs de soja (qui veulent consolider leur accès actuel), de coton (exigeant un contrôle strict des subventions à cet ex-client et nouveau concurrent), de céréales (qui espèrent imposer à la Chine leur blé noirci de champignons « inoffensifs »), et jusqu’à Hollywood, qui prétend augmenter de 10 à 25 en deux ans, le nombre de ses films visibles dans les salles chinoises (face aux « 0 » visas accordés au Vieux Continent)…
Sommaire N° 14