En juillet 1998, trois hongkongaises approchant la cinquantaine et le déplorant, rencontrèrent – ce fut leur drame – Li Yuhui, maître de fengshui (« vent et eau », divination). Décidément crédules, elles « avalèrent » sa promesse de prolonger leur existence, moyennant un solide cachet. Le bon M. Li les faisait aller gratuitement jusqu’au centenaire, pour mieux les taxer de 10000HKD par année de plus !
Décidément crapule, le maître avait délayé dans le philtre sacré une dose de cyanure à tuer un éléphant. Après avoir expédié chez leurs ancêtres les 3 femmes et leurs deux fillettes, l’escroc empocha les 1,2MHKD si mal gagnés, et prit la poudre d’escampette. Pas pour longtemps : rattrapé à Swatou (Canton), il vient d’être condamné à mort – sa défense insolite, selon laquelle le véritable assassin serait un autre maître, d’une autre école (Zen), présent avec lui chez ces dames, n’a, faute de preuves, convaincu personne !
Une fumée noire sortait d’un immeuble, Tong Yan, à Chongqing, crut bien faire en appelant les pompiers sur son portable « flambant » neuf.
Le hic : en guise de standardiste, il eut droit à un disque, lui conseillant d’aller réitérer son appel à partir d’une ligne fixe – et l’immeuble brûla. Menant son enquête, M. Tong découvrit que le serveur, Chongqing Telecom, avait délibérément bloqué l’accès au 119, numéro gratuit, sur laquelle elle ne gagnait donc rien… Tong Yan s’est constitué partie civile.
Chez Ren Xinliang, riche bourgeois, ce voleur du Shandong avait ses habitudes : lors de chaque partie de monte-en-l’air, conclue par le vol d’un objet précieux, il se faisait un café – dont sa victime était friande. Ce qui donna à M. Ren, à la énième tasse, une idée satanique – et pas si bonne : mêler de l’arsenic au Nescafé – ce dont le cambrioleur périt. Inculpé non sans raison de meurtre avec homicide volontaire, Ren en prit pour 10 ans. Avec pour commentaire, inattendu dans le Journal des procureurs, cette complainte du verdict injuste, et apologie de l’autodéfense, « quand les autorités sont impuissantes à défendre les bonnes gens » (sic).
Sommaire N° 13