Pourquoi la Banque Populaire de Chine, le 9 mars, a-t-elle haussé les taux d’intérêts du USD et HKD (de 3,75 à 4,44%, et de 4,37 à 5%)? Ce mouvement contredisant toutes les baisses précédentes, suggère une forte confiance de la banque centrale dans sa monnaie, malgré les mauvaises performances de l’économie en janvier-février (- 1% par rapport à 1998 pour la production industrielle, – 10% pour les exports). A cette question, voici quelques éléments de réponses :
[1]La Banque Populaire de Chine (BPdC) prétend s’aligner sur le monde, alors que la rémunération du USD est passée à 5,23% à New York (taux fort, pour calmer une économie un peu trop vive), et celle du HKD à HK, à 7%.
[2] Pour les experts, l’Etat veut renforcer les réserves publiques en devises, en les payant mieux (inciter les groupes chinois à rapatrier une part de leurs profits extérieurs). Argument qui prend tout son sens, quand on voit Standard & Poor annoncer qu’en 1999, Pékin boudera l’étranger pour ses financements d’infrastructures, préférant puiser dans ses 148MMUSD de réserves, d’un coût moindre – mais en hausse !
[3] Idem, la BPdC serait satisfaite du résultat de sa chasse aux devises en fuite, (elle en rapatrié 2,3MMUSD), et verrait de ce fait les pressions sur le Yuan, suffisamment allégées pour relever sa garde.
[4] Enfin, la meilleure explication de ce remaniement, pourrait tenir dans la prédiction de ce directeur d’un Institut de recherches du Ministre du Commerce : l’investissement direct étranger (l’IDE qui, selon la même source, n’a pas atteint pas 45MMUSD en 1998, erreur statistique résultant des bilans mensongers de provinces, mais 30 tout au plus) baissera en 1999 de 55%, et ne franchira pas la barre des 20MM. Les raison à cette retraite, étant l’incapacité du marché chinois actuel à rémunérer immédiatement l’IDE, et la réémergence d’économies asiatiques restructurées, assez fortes pour recevoir des capitaux, pas assez pour en fournir. Sur le marché de l’emprunt, la Chine n’est plus seule !
Sommaire N° 10