La tempête rencontrée en 1998 par l’industrie chinoise, du fait de la chute de sa compétitivité, s’exprime le plus nettement dans la construction navale. En 1997, la Consortium Chinois de la Construction Navale (CSSC) recevait pour 1,63MDWT de commandes, dont ¾ destinés à l’étranger. Mais cette année, ce sont les armateurs chinois qui ont placé pour 1,79M DWT… au Japon et en Corée.
Une baisse de 9% puis 16% de la taxe industrielle (normalement de 17%) n’a pas suffi à enrayer la tendance. Les clients étrangers rechignent même à honorer leur commande. Pékin cède donc à la demande des professionnels, et vient d’ordonner à ses armateurs, d’acheter chinois.
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres: les transporteurs peuvent échapper à toute taxe, en passant sous pavillon de complaisance, pratique dont la popularité se constate dans n’importe quel port chinois. Jouent aussi les dimensions, l’intégration bien plus grandes des chantiers extérieurs, qui leur permettent de livrer non seulement moins cher mais aussi plus vite et plus technique.
Or d’ici 4 ans, la flotte commerciale chinoise commandera au moins 120 navires, 5M DWT au total, avec une demande pressante dans les grands vraquiers – navires à haute technologie ajoutée, que la concurrence devrait être mieux à même de satisfaire…
Réaliste, Xu Penghang, Président de la Consortium Chinois de la Construction Navale (CSSC), espère pouvoir éviter une érosion excessive des commandes intérieures»…
On ne voit guère comment.
Sommaire N° 1