Cette année 1998 sera celle de l’auto affirmation politique de la Chine. Le dossier irakien en donne une preuve univoque: contrairement à 1990 où Pékin, à son corps défendant, avait fini par consentir à l’invasion du pays de Saddam Hussein, cette fois, c’est un « non! » sans appel, par Qian Qichen le ministre des affaires étrangères, Li Peng et tous les ténors politiques. Bagdad certes, devrait « tenir ses engagements » (tolérer une vérification complète en Irak, des sites soupçonnés de cacher des arsenaux pour génocides), mais celle-ci devrait être brève et suivie d’une fin des sanctions qui maintiennent ce pays dans la misère depuis 8 ans.
Dans cette fronde, Pékin n’est pas seule: s’y trouvent à ses côtés Russie, France, ainsi que l’essentiel du monde arabe. Pour exprimer son ressentiment anti-yankee, tous les arguments sont bons à la presse chinoise:
de l’« irresponsabilité de l’armée américaine qui joue avec la vie des gens » (allusion à l’accident par imprudence, de cet appareil de l’USAF ayant causé la mort de 20 skieurs en Italie), aux « souffrances des femmes aux USA, victimes de l’harassement sexuel de leaders politiques » (allusion au scandale dit « zippergate » en cours outre-Atlantique): Washington se voit conseillée de s’occuper de sa propre police avant d’aller faire celle des autres.
Le fait est à retenir: la Chine, membre du Conseil de Sécurité, empêchera certainement le vote d’une armada anti-irakienne, derrière l’Amérique, sous la bannière de l’ONU: ce veto au leadership atlantique, se reverra à l’avenir.
Sommaire N° 7