A la tête de LDC (en France, n°1 de la pizza, des volailles "label", du produit frais en grandes surfaces), G. Chancereul cherchait dès 1994 à s’implanter en Chine.
A Yanggu (Shandong), Liu Xuejing était un de ces nouveaux patrons, moins intéressés par la réussite financière que par le plaisir d’entreprendre : entre ces deux hommes, l’un disposant d’une abondante source de mat. 1ère, l’autre d’une technologie-leader, et face à l’énorme demande émergente en plats cuisinés locaux, la chance était dans la rencontre.
En trois ans, ont émergé en rase campagne, deux JV, pour 360 MFF, la 1ère (part de LDC=35%) produisant 80000 poulets/jour (entiers, ou découpés), la seconde (LDC=65%), cuisinant pour 12000t/an de plats cuisinés (une centaine au total) testées en France et adaptées au goût asiatique.
Autour de LDC-Fengxiang, 3000 emplois, s’est créé en 3 ans, ex-nihilo un village de 10000 âmes, y compris 1000 éleveurs, recevant du groupe, poussins et aliments.
Avant d’en arriver là, LDC a dû affronter l’arbitraire d’un pouvoir rural assoiffé d’argent et sans grandes connaissances légales: saucissonnage du chantier entre 50 firmes locales semi mafieuses, taxation de tout camion venu d’une autre province, voies de fait, menaces de mort… A présent, les rapports avec le local semblent curieusement bons – résultat des emplois créés et du succès, avec déjà près de 50% de la production exportée vers le Japon, et de belles perspectives vers Malaisie, Philippines et Corée. Certains rêvent à d’autres usines à Shanghai et à Canton. Après, bien sûr, avoir atteint le stade de la rentabilité, « ce qui devrait arriver d’ici 3 à 5 ans », espère la direction.
Sommaire N° 35