Temps fort : PAYSANAT: sous le sillon, des vagues!

Axé sur les problèmes du monde rural, le Plenum du Comité Central (CC) (cf VDLC n°33) a pu donner, par son bilan, l’impression de faire du sur-place, durci au vernis de la rhétorique officielle. La vraie situation est plus ouverte. Lin Yifu, économiste, expose dans  (Journal de l’économie) la racine du mal: une administration locale imposant aux villages quotas et plans, tout en se nourrissant sur l’habitant, par le biais des taxes illégales.

Cette bureaucratie est pléthorique et croissante,"pesant" souvent plus de 100 emplois au niveau cantonal, bien plus que dans les années 1970. A l’époque, le cadre, inquiet pour son pouvoir (face à l’arrivée de l’économie de marché), a détourné la décentralisation à son profit matériel, mais aussi politique (maintien aux champs d’un ordre autoritaire, aboli depuis 20 ans dans les villes).

Mais cet "été indien" post-maoïste voit sa fin proche: le revenu rural ("enrayé depuis 1984") recule, exerçant une pression sur la stabilité. Soutenu en haut lieu (à preuve, sa publication, malgré ses audaces politiques) M. Lin propose la suppression du contrôle des produits agricoles stratégiques (grain, coton etc.), seule raison d’être de cette bureaucratie. Le paysan deviendrait son propre maître, guidé par le marché et l’encadrement des prix. Autre suggestion pour forcer le recul de ces fiefs ruraux: rendre obligatoire, chaque année, l’audit et la publication de leurs budgets.

De telles mesures n’ont pas été discutées au Plenum du Comité Central (CC). Elles auraient risqué une fronde des cadres provinciaux. Mais le problème est posé, pour la 1ère fois depuis 1949 : la relance rurale dépend désormais de l’éradication d’un outil néo-stalinien, déjà aboli dans les villes depuis 20 ans.

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