A la loupe : Tony BLAIR en CHINE ‘new bottle, old ale’!

Le Royaume-Uni travailliste de Tony Blair comme la Chine de Jiang Zemin voulaient un nouveau départ pour des relations érodées par 10 ans de méfiance (Tian An men, et Hong Kong obligent): le Royaume-Uni. a fait un gros effort pour donner de lui l’image d’un pays rajeuni, performant et non-conventionnel. Dans ses valises, T. Blair apportait une palette d’expositions dont une vestimentaire (osée, inspirée du Viagra); une troupe de théâtre d’avant-garde et une (fausse) audience d’un tribunal londonien, passionnément suivie par les juristes chinois présents, y compris les 12 jurés, qui ont  très flegmatiquement acquitté leur accusé pour insuffisance de preuves.

Même effort de séduction en politique: Tony Blair a été aussi louangeur pour ses hôtes, que discret sur les thèmes risquant de les indisposer.

Résultats : la signature, après Russie, Allemagne, France et USA, d’un partenariat global, une invitation de Jiang à Londres en 1999, et la création d’un forum (politique) R.U./Chine, dirigé côté britannique par le leader d’opposition M. Heseltine. La seule "audace" ayant consisté à réclamer après Bill Clinton et Lionel Jospin, une rencontre sans conditions entre Jiang Zemin et le Dalai Lama.

Le total des contrats signés, pour 800M USD, est modeste (comparable à celui remporté fin sept. par L. Jospin) : 9/10ème revenant à un seul contrat, pour le second projet énergétique BOT concédé à l’étran-ger, la centrale de Changsha (Hunan), 770Mw, qui va à British National Power, avec 20% des fonds, contribution du gouvernement provincial. 46MUSD étant le pas de porte de  Smithkline-UK pour son entrée dans une JV Smithkline-US de vaccins à Tianjin; 24MUSD iront dans deux projets d’adduction d’eau à Guiyang (Guizhou), tandis que 5M seront le montant investis par deux universités (Surrey, et Qinghua), dans la production de micro-satellites (1ère mise sur orbite, fin ’99). Enfin, la Bourse de Shanghai et celle de Londres signent une lettre d’intention, prélude au passage à la City (c’est une 1ère européenne) de 4 firmes chinoises.

Conclusion : cette visite investit, en coûteux gadgets, pour remettre, vis-à-vis de la Chine, moyennant de fortes concessions, silences et litotes (plus ou moins les mêmes que J. Chirac en mai ’97) le R.U. sur pied d’égalité avec ses partenaires européens et d’Outre-Atlantique. Au plan économique par contre, la continuité est – totale -par la force des choses. Tant il est vrai que Blair est à la tête du premier pays investisseur européen en Chine, avec 15MMUSD contractés (1/3 déjà payés), sur un total de 2000 JV. Pour Londres comme pour Paris, Pékin vaut bien une messe!

 

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