Replié dans un hutong de Haidian, l’Institut ne paie pas de mine, et pourtant le Laboratoire Franco-chinois d’Informatique, d’Automatisme et de Mathématiques Appliquées (LIAMA), avec sa quinzaine de chercheurs des deux pays, semble promis au plus bel avenir. Sa force est triple:
[1] Pouvoir recycler pour le marché chinois des logiciels d’images virtuelles, produits des 20 ans d’expérience de l’INRIA, la maison mère française. Ainsi, viennent d’être présentées des applications permettant de « voir » la croissance de plantes encore en graines, (pour vérifier, sur écran et sans coût, l’interaction de deux plantes que l’on veut cultiver sur un même terrain). D’autres programmes montrent les crues des lacs Dongting et Poyang en août 1998, quelques heures à l’avance (résultat combiné d’images radar et d’images satellites « Spot« ).
[2] Aux firmes françaises (aujourd’hui, EDF, Matra systèmes, Dassault), cofinançant un des 10 thèmes de recherche annuels, le LIAMA garantit un accès rapide au marché industriel chinois, vu le réseau de diffusion en aval, via l’Académie des Sciences.
[3] La Chine attend du LIAMA, qu’il soit le creuset de sa propre industrie du logiciel.
Lors de la visite de L. Jospin, deux accords ont été conclus pour accélérer la montée en puissance du Laboratoire Franco-chinois d’Informatique, d’Automatisme et de Mathématiques Appliquées (LIAMA) : l’un, pour élargir en 1999 ses activités aux technologies multimédia et à un site Internet bilingue, l’autre, pour protéger la propriété intellectuelle de ses logiciels. Tout cela traduisant la gestation d’un programme franco-chinois de technologie de l’information, qu’Olivier Monga, le directeur français, décrit comme « de 5 ans en avance sur le marché ».
Sommaire N° 31