A la loupe : DROITS DE L’HOMME – les risques de Mary Robinson

Jamais un Haut Commissaire de l’ONU aux Droits de l’Homme n’avait foulé le sol chinois. Mary Robinson, ex-Président de la République d’Irlande, prend ses risques, en acceptant une visite de 10 jours en ce pays, comportant un voyage au Tibet et des rencontres au sommet avec les autorités politiques et judiciaires.

Risques partagés par Pékin: dès les 1ers  jours, la police créait la tension en arrêtant une femme qui voulait parler à l’émissaire, pour la relâcher quelques heures après, sur injonction du pouvoir. Sur le fond, on croit sentir, de part et d’autre, une volonté de défricher le sol du droit, pour modifier à l’avenir les termes de cette confrontation.

Exemple: Pékin promet, pour cet automne, de signer la Convention Internationale des Droits civils et politiques, la 2ème, après celle, déjà signée, des Droits culturels, école et sociaux. Étape suivante: la ratification. Ici, un sujet-clé de débat, est l’impact sur le terrain, les modifications à apporter aux lois chinoises, et les garanties d’application. Le maître mot de mme Robinson, en bonne démocrate et catholique, étant: les droits de l’homme ne doivent pas suivre la croissance économique (thèse chinoise) mais aller de pair.

Tout ceci, pour l’homme de la rue, apparaît bien abstrait et lent: 116 activistes de 20 provinces ont demandé au Haut Commissaire de négocier la fin du droit discrétionnaire policier de mise en  laogai suo, camp de réforme par le travail, jusqu’à 4 ans. Or, la Cour de Shanghai vient de créer un précédent en acceptant la demande d’appel d’un dissident jeté pour 3 ans au camp de Dafeng, pour avoir rédigé des pétitions à l’Assemblée Nationale Populaire (ANP). Une audience extraordinaire avait lieu jeudi 10, au camp, pour statuer… Autant dire que le régime lui-même semble prêt à tourner cette page.

 

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