Petit Peuple : le juge adjoint est en prison!

• Juge adjoint à la Cour intermédiaire de Auhui ( banlieue de Wuhu, Sud de Nankin), Gu Ping vivait sans ennuis, jusqu’au jour de 1996, où il fut jeté en prison.

Sept mois plus tard, devant la Cour, il put apprendre le chef d’accusation: corruption, et falsification pour couvrir un criminel. Gu eut alors, en une illumination, souvenir du détail à l’origine de sa disgrâce: en 1995, il avait averti le Ministère d’une indélicatesse du Président du Tribunal… Deux ans d’appel, et l’absence de preuves à charge, ont fini par rendre sa liberté à l’imprudent magistrat, momentanément au chômage. Cette aventure digne d’un Soljenytsine, illustre le proverbe : (laohu pigu mobude, il ne fait pas bon fouetter les fesses du tigre).

NB : Li Guoguang, Vice-Président de la Cour suprême, annonce un nouveau système de supervision de la magistrature, afin de « rendre les travailleurs de la Loi plus responsable », et « promouvoir des tribunaux propres et honnêtes, tout en garantissant que justice sera rendue ». J’ai dit!

• A Pingdingshan, gros centre industriel du Henan (5M habitants, aciéries, textiles, charbon), afin d’augmenter le rendement de sa meishijie, rue à guinguettes ou complexe de restaurants, ce patron à l’ancienne n’a rien trouvé mieux que lancer une mini Révolution Culturelle.

Afin de se « libérer des 5 attitudes erronées », tel le goût du profit, tous les employés sont depuis juin contraints de rédiger des « auto-analyses » ou dénonciations à rallonge, de se critiquer et torturer mutuellement. Déjà une serveuse a tenté de se donner la mort. Raisons de cette action extraordinaire:

[1] La « rue à guinguettes » est en quasi-faillite, moins à cause de l’esprit bourgeois des employés, que de la crise des industries traditionnelles, surtout en Chine de l’intérieur (les travailleurs de Pingdingshan se rabattent sur leurs sandwichs)

[2] Les provinces enclavées, ne manquent pas de cadres nostalgiques du Rouge-Mao. Mais la différence avec le passé, est que cette fois, des Chinois parlent : des journaux dénoncent la « culture de la délation », et épinglent la campagne de Pingdingshan pour ce qu’elle est anachronique et indésirable.

 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
0 de Votes
Ecrire un commentaire