Les examinateurs n’en ont pas cru leurs yeux, en observant les résultats du baccalauréat 1998, qui en Chine est un concours, déterminant par les scores obtenus les 1,5M d’heureux admis aux universités:
ils sont, à 68%, «elles», les filles, qui ne laissent qu’un petit tiers des places au sexe fort.
Explication un peu machiste des universitaires: le système actuel privilégie la mémoire sur la créativité. C’est indéniable, mais peut-être les demoiselles sont elles aussi plus «bûcheuses»?
En attendant, cette promotion déséquilibrée crée pour les universités un casse-tête chinois : comment répartir les dortoirs, organiser les sports, les activités sociales? Sans compter le résultat dans 4 ans sur le marché du travail : de plus en plus de femmes occuperont les postes «mâles» d’ingénieurs, publicistes, cadres commerciaux etc.
La loi chinoise est stricte sur ce point: pas plus de 2 enfants -au max.- par famille à la campagne.
Mais à Majie, district de Malipo (Yunnan), région de minorité Miao, certains ont pris la loi de court, en imaginant de procréer pour la vente.
Ainsi, m. Luo, fermier de 41 ans, fait avec sa femme mme Zhang un 3ème enfant, mâle, né en octobre 1997, vendu en novembre 2000Y à un résident de Nanning (Guangxi)…
Avec le temps, l’exemple et la demande, jusqu’à une centaine de bébés avaient ainsi changé de berceau, vendus par des parents qui se décrivaient eux-mêmes comme «machines à concevoir», et justifiaient la pratique par le fait qu’elle «ne faisait de tort à personne».
Jusqu’à ce que la police débarque, pour mettre un terme à cette aventureuse expérience de mères porteuses aux couleurs de la Chine: entre les 9 et 10 juin dernier, 29 arrestations.
Sommaire N° 27