Façade de verre immaculé, portraits de femmes aux mèches de rêve, sur Wang Fu Jin, la rue élégante:
voici «Eric-Paris», 1er coiffeur français de Pékin.
Excédé par la morosité européenne, Eric Costantino, 37 ans, a lâché son empire de la coiffure (15 salons en Provence). Avec 5 français et 12 locaux, il relève un pari impensable 5 ans plus tôt: créer une JV (qu’il contrôle à 90%) dans la coiffure de luxe, avec des tarifs frisant les 3 à 400Y la coupe, une à deux semaines de salaire moyen.
Pour démarrer, Eric Coiffure a eu un trait de génie: 3 émissions par semaine sur la chaîne locale BTV, où ses hommes maquillent et coiffent une anonyme de la rue, en trois styles différents (sport, soirée, business), avec la complicité des boutiques de modes avoisinantes… A l’aide d’une interprète, avant tout coup de ciseau, la cliente doit parler d’elle, quelques minutes, pour participer à la recomposition de son look. Expérience délicate mais -dit Eric- le plus souvent gratifiante.
Depuis l’ouverture en octobre, 50 clientes se succèdent par jour chez Eric-Paris, actrices, mannequins ou femmes de la haute»:"on repère les gens importants à la cylindrée de la voiture en infraction, et aux regards en l’air des agents».
Et à la question, si ces femmes aiment se confier, la réponse tombe sans hésiter: «africaine, américaine ou chinoise, la femme reste la femme et son coiffeur finit toujours par devenir son confident".
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