L’Etat de grâce, pour Zhu Rongji, aura été de courte durée. Les 1ers signes apparais sent, de résistance passive à son programme de dégraissage des outils productifs hérités de Mao.
Cible d’un plan de coupe de 4M de jobs (1/2 des effectifs), l’administration ne se laisse pas faire.
Les 29 ministères rescapés de son programme de restructuration avaient jusqu’à fin avril, pour rendre leurs plans d’amaigrissement: seuls 2/3 l’ont fait, dont très peu, en proportion suffisante. Pas un seul cadre, à Pékin, n’a plié bagages.
Pire: Des milliers de (gaoganbu, hauts managers) recrutés par des Cies méridionales, restent dans la place pour obtenir des privilèges pour leurs nouveaux patrons.
Même gabegie au niveau du logement public. Il devrait être cédé d’ici l’été au prix de marché. En fait, il est souvent bradé, faute de temps, à bas prix aux gens influents, parfois plusieurs par famille.
Enfin, Pékin a d’autres soucis, avec les millions d’ouvriers en cours de débauchage, tels ces 240.000 « canuts » sacrifiés en 3 mois: afin de faire valoir leurs droits, ils feraient parfois appel à des intellectuels dissidents, pour créer des syndicats clandestins, bête noire du socialisme depuis juin 1989. Le danger de telles convergences, est pris très au sérieux par Pékin, qui a mis en alerte rouge toutes les polices du territoire, à la veille du 9ème anniversaire de la nuit du 3 juin 1989.
Sommaire N° 19